Comment bien communiquer ?

Voici quelques directives pour bien communiquer avec une personne atteinte d'Alzheimer. Il est important de procéder étape par étape pour créer un environnement rassurant et sécurisant pour la personne.

Vérifiez tout d'abord ses appareils : assurez-vous que la personne porte bien ses appareils si besoin (lunettes, prothèses auditives ou appareil dentaire) pour éviter toute gêne dans la communication.

Adaptez  l'environnement : évitez les environnements trop bruyants qui diminuent la capacité de la personne à entendre et à se concentrer. Privilégiez un environnement propice à la communication.
-> Trop de bruit empêchera la personne de suivre la conversation, 
-> à l'inverse un endroit isolé et calme sera favorable à une bonne communication. 

Attirez son attention :

  • Si la personne ferme les yeux ou ne vous regarde pas, essayez d'attirer son attention afin qu'elle sente votre présence.
  • Se mettre face à face, à sa hauteur pour capter son regard.
  • Établissez le contact visuel, captez son attention et lui montrer un intérêt réciproque.
  • Se nommer et nommer la personne.

Une fois que le contact par le regard est établi et que la parole est engagée, vous pouvez utiliser le sens du toucher : une caresse, un contact doux, rassurant et bienveillant qui renforce la relation. Cependant chez certaines personnes ce geste peut être vécu comme agressif. Sachez évaluer si ce geste est apprécié ou non. Si un signe d'agacement ou de contrariété se fait sentir, arrêtez-vous immédiatement

La voix :

  • Tout le monde n'est pas sourd, pas besoin d'élever la voix fortement qui sera perçue comme agressive.
  • Prenez un ton de voix normal et apaisant
  • Pas besoin d'articuler de façon exagérée, la personne penserait que vous la prenez pour un enfant et son ressenti serait désagréable.

Le langage :

  • Parlez lentement et calmement. Faites attention au débit de parole…
  • Utilisez des phrases courtes avec des mots simples : dire plutôt « Allons manger maintenant » plutôt que « Allons à la salle à manger pour prendre notre repas ».
  • Préférez des questions fermées (oui/non) : Veux-tu ce gilet ? plutôt que « Quel vêtement veux-tu porter ? ». Cependant il est important d'offrir un choix, vous pouvez suggérer par exemple : Veux-tu ce gilet ou préfères-tu cette écharpe ?
  • Évitez de donner deux consignes à la fois. Décomposez les différentes actions l'une après l'autre afin que la personne comprenne plus facilement.

La posture et les expressions du visage, du regard :

  • Adoptez une attitude empathique, bienveillante, de réceptivité qui sécurise. N'ayez pas de gestes brusques, soyez doux, valorisant.
  • Montrez une expression du visage naturel qui correspond à ce que vous dites.
  • Des études ont montré qu'une personne malade est capable de reconnaître sur autrui les émotions de tristesse, de colère, de dégoût, de peur…
  • Evitez toutes expressions négatives car la personne malade est sensible aux signaux non verbaux.

Laissez à la personne le temps d'assimiler le message, de le comprendre et de répondre. Faites preuve d'écoute et d'empathie :

  • Répétez le message si des signes d'incompréhension surgissent.
  • Ne pas corriger le mot de la personne si vous avez compris le message. Soyez patient, rassurez là, ne lui coupez pas la parole, et ne répondez pas à sa place. Si elle vous voit impatient ou énervé, elle risque d'être frustrée et se renfermer.
  • N'hésitez pas à joindre le geste à la parole pour faciliter la communication : Prenez le manteau en précisant « nous allons faire une promenade maintenant ».

Face à des échecs de communication :

  • Il peut arriver que la personne ne vous reconnaisse plus en cours de conversation. Prenez un moment pour vous représenter et lui rappelez qui vous êtes.
  • Si son langage est incohérent et que vous semblez comprendre, reformuler avec vos mots « c'est de… dont tu veux me parler ? ». Même si ce n'est pas ça, la personne se sentira tout de même écoutée.
  • Si son langage est incohérent et que vous ne comprenez pas la personne, aidez là à indiquer ce qu'elle désire. Sollicitez la communication écrite. Les capacités à lire et à écrire peuvent être préservées même si la personne ne s'exprime plus verbalement.
  • Vous pouvez également proposer des photos présentant des actions (repas, promenade…).
  • Si la personne est fixée sur la télévision, captez son attention sur un sujet suffisamment fort ou une thématique qui lui tient particulièrement à cœur (son métier, sa famille…).
  • Sachez détecter son regard qui peut révéler de la détresse, de l'agacement. Si c'est le cas, ne pas insister et réessayez ultérieurement.
  • Si elle refuse catégoriquement de parler, mettez-vous à l'écart sans la froisser en laissant la porte ouverte.

    Petite info : il est possible que les personnes multilingues reprennent leur langue maternelle.

Il est important de comprendre que la personne atteinte de la maladie d'Alzheimer vit dans son propre monde. Il est essentiel d'adapter notre communication à sa réalité plutôt que de chercher à la ramener constamment à la nôtre ou à la projeter dans le passé ou le futur.

Cela peut être inutile, épuisant et inefficace. En privilégiant l'instant présent, nous pouvons mieux répondre à ses besoins et établir une bonne communication.

Il est également important de respecter la personne et de proposer une attitude empathique. Les mots utilisés que nous adressons à la personne peuvent avoir des conséquences sur l'estime de soi et la vision qu'elle aura d'elle-même.

Il est impératif de reconnaître la personne à part entière en communiquant de façon positive, bienveillante et apaisante.

Ces attitudes bienveillantes contribuent à améliorer la qualité de vie de votre proche, à renforcer son estime et sa confiance en lui et à créer un environnement positif. Il se sentira plus en sécurité, plus en confiance et vos liens se renforceront. .