Alzheimer : l'Approche Carpe Diem pour une meilleure communication de Guy Bilodeau
Une personne qui vit avec la maladie d'Alzheimer ou une maladie apparentée se retrouve souvent dans un monde qu'elle ne comprend que partiellement et simultanément, malgré tout, elle continue d'appartenir. Un monde découvert qui oscille entre l'inconnu et le familier, l'étranger et l'habituel.
Ses vont dépendre des réactions de la façon dont elle le perçoit et le ressent, des capacités et des moyens dont elle va disposer pour s'y adapter.
D'où l'importance d'adapter l'accompagnement et l'environnement selon les besoins de chacun.
La personne doit vivre avec une maladie qui la privée d'une partie des informations qui lui sont nécessaires pour fonctionner de manière pleinement autonome dans son quotidien et assumer de façon habituelle ses relations avec autrui.
Peut-on imaginer les bouleversements provoqués par la fuite des mots, par la disparition des personnes que nous aimons, par l'abandon des repères qui nous guidaient dans l'espace et dans le temps ?
Nous ne pouvons pas vivre leur vertige et leur panique, mais nous pouvons en reconnaître la présence.
La maladie d'Alzheimer est confrontée à la personne qui en souffre.
Cette maladie affaiblit le contrôle que la personne peut exercer sur elle-même et sur son existence, et met en péril sa confiance et son estime d'elle-même.
Ainsi, la personne doit pouvoir bénéficier d'une approche qui s'efforce de lui redonner ses balises.
« Le comportement est une expression de la vie intérieure »
Avant d'y voir les conséquences de la maladie d'Alzheimer, les comportements que la personne adopte doivent d'abord être envisagés comme :
- des tentatives d'adaptation en fonction des difficultés qu'elle éprouve,
- des messages qu'elle nous adresse pour nous aider à la comprendre,
- des indications sur la manière dont elle a besoin d'être aidée ou non,
- la manifestation des efforts qu'elle fait pour parvenir à conserver le contrôle de sa vie, de sa dignité ou de sa liberté,
- l'expression de sa souffrance ou de son désir de reconnaissance
- le signe d'une volonté de préserver son intégrité et son identité,
- sa façon de lutter contre les conséquences de sa maladie.
Les comportements et les attitudes sont très révélateurs, pour celui ou celle qui sait voir, qui sait regarder. Ils signifient souvent un besoin, un moyen de communication, un sentiment, une demande…
Les personnes touchées par la maladie d'Alzheimer ne fuguent pas, elles ont perdu leurs repères ; elles n'errent pas, elles marchent ; elles ne sont pas agressives ni perturbatrices, elles essaient simplement de nous dire quelque chose.